La question est bien pertinente.
En comorien, nous avons des consonnes pré-nasalisées. Or la réalisation de cette nasalisation dépend de la consonne en question. On parle alors de nasale homorganique (= Se dit des unités phoniques qui possèdent le même lieu d'articulation (par exemple les consonnes [p], [b] et [m], qui sont toutes les trois des bilabiales). C'est pourquoi on écrit mbuzi ou mpepvo avec "m" car "m", "b" et "p" se réalisent sur le même point d'articulation (ici avec les deux lèvres).
De même, on écrit ntambi, ndovu, ntrendre, ntsuzi avec "n" car "n", "t, "d", "tr, "dr", et "ts" ont le même point d'articulation (ce sont des apico-alvéolaires ou apico-dentales).
Le problème maintenant se pose avec les consonnes qui ne sont ni bilabiales, ni apico-alvéolaires. C'est le cas des consonnes :
- f et v qui sont labio-dentales : on devrait donc utiliser une nasale labio-dentale (qui en phonétique est transcrite [ ɱ ]), et nous donner ɱf et ɱv,
- k et g qui sont des consonnes vélaires : on devrait utiliser une nasale vélaire notée ŋ en phonétique, d'où les pré-nasalisées vélaires ŋk et ŋg.
C'est donc pour simplifier que j'ai retenu "m" devant "p" et "b" et "n" devant les autres consonnes. Les consonnes "f" et "v" étant à la fois dentales et labiales, le choix est tout à fait arbitraire, quoi que pour les locuteurs la lettre "n" semble avoir leur adhésion. En shiNdzuani, le problème ne se pose pas, car ces consonnes ne peuvent jamais être prénasalisées, d'où fi, vi, vua, etc.
Ahmed Chamanga